3 jours à pied, du TransLozérien au Cévenol

Le temps. Cette petite chose futile qui nous manque perpétuellement. En 3 journées d’itinérance, j’ai eu l’impression quasi certaine de le rattraper, de le suspendre et de l’apprécier.

Il vous en faut un peu, de temps, pour vous plonger dans les entrailles du Cévenol, ce bijou de ligne et de train qui traverse le Massif Central. Les pointes de vitesse feraient rire n’importe quel TGV. Mais qu’importe, ici du temps, il en faut pour apprécier, pour contempler ce paysage incroyable que l’on ne saurait trouver sur une ligne banale et toute droite à grande vitesse.

Une fois les pieds sur le sol lozérien, c’est avec calme que vous le contemplerez, ce temps. À midi, d’abord, quand le soleil bien au-dessus de votre tête vous chauffera l’esprit en même temps que les 1000 m de dénivelé pour accéder au Mont Lozère. À 16h ensuite, quand la chaleur séchera vos vêtements et votre corps, tous deux baignés dans les sources du Tarn. Le soir, enfin, quand le soleil disparaîtra derrière les crêtes pour vous laisser à votre courte nuit de repos sous la tente, en attendant une nouvelle journée et 24h de temps demain !

Du temps, enfin, à attendre le Translozérien dans la petite halte de Bagnols-Chadenet. Des trains, il en passe encore 4 à 6 par jour ici ! De quoi méditer sur votre marche, sur votre vie, sur vos envies, le temps que la prochaine rame ne s’arrête pour vous laisser regagner vos contrées. Des images et des souvenirs en tête, l’esprit apaisé et un bon coup de fatigue ! Du temps, il vous en faudra désormais, pour récupérer !

 

carte

Départ : La randonnée proposée débute à la halte ferroviaire de Bagnols-Chadenet. Possibilité de partir également de Villefort et faire le trajet en sens inverse.

Accès : Depuis Clermont-Ferrand/Issoire, ou Nimes/Alès – TER ou ligne du Cévenol jusqu’à La Bastide puis changement vers Bagnols-Chadenet. 

Commentaires : Une bien belle itinérance, à travers les paysages ouverts et emblématiques du Mont Lozère et de la Margeride. Malgré l’apparence, cette randonnée est légèrement casse-pattes, le dénivelé cumulé est assez important au final, et il n’est pas rare de monter pour… redescendre. Vous découvrirez 2 lignes de train importantes du maillage ferroviaire du Massif Central, mais aussi le pont et les sources du Tarn, le Col de Finiels ou encore le lac de Villefort. 

Jour 1 : de la gare de Bagnols-Chadenet au Plo de l'Aygue

Vous débarquez en train à Bagnols-Chadenet. Si vous venez de la ville, ne soyez pas surpris ! Pas d’agent sur les quais (pas vraiment de quai d’ailleurs), pas de bâtiment, peu d’indications. Bienvenue en Lozère !

Rejoignez la grande route et empruntez-la vers la gauche jusqu’au hameau de Salelles. D’ici, vous devez suivre vers le nord le GR43 (balisage rouge et blanc). Petit échauffement, puisque vous montez une centaine de mètres pour ensuite monter plus doucement jusqu’à Laubert à 1260 m d’altitude environ. Vous voici au sud de la Margeride. Derrière vous, l’immensité du Mont Lozère se laisse entrevoir.

Quittez le GR43 pour emprunter, vers le sud-est, le GR de Pays (balisage jaune et rouge) Tour de la Margeride en direction de Larzalier. Le « plateau » ici est magnifique. Rude l’hiver, puisque la neige et les congères sont régulières. Vous le remarquerez aux aménagements, notamment, sur la ligne de train du Translozérien que vous croiserez (voir ci-dessous).

Poursuivez sur le GRP jusqu’à une nouvelle belle grimpette en direction du sommet du Goulet / Plo de l’Aygue. Au croisement en T, laissez le GRP pour suivre vers le Sud-Ouest le GR7, en direction du Bleymard. C’est sur ce plateau, à plus de 1400 mètres, qu’il vous faudra trouver une étendue d’herbe pour bivouaquer. Le coucher de soleil en vaut la chandelle ! Si le vent est fort, n’hésitez pas à débuter votre descente pour vous mettre à l’abri !

Vous aurez fait, pour cette première journée, une vingtaine de kilomètres. Comme il y a peu de trains et des correspondances rares, il se peut que vous ayez commencé votre marche assez tard dans la journée (Fin de matinée / début d’après-midi). Ne vous laissez pas surprendre par la nuit !

Jour 2 : du Bleymard jusqu'au Pont du Tarn

Au petit matin, le soleil se lève au-dessus des montagnes du Mont Lozère. Joli spectacle ! Suivez le GR7 vers le Sud. Vous traversez les jolis villages de Saint-Jean du Bleymard ET du Bleymard. Vous retrouvez ici le GR70, celui de Stevenson. On vous prévient… vous risquez, après une première journée très calme, de croiser du monde !

La montée depuis le Bleymard vers la station de ski est CREVANTE ! 4 kilomètres vous séparent des aménagements sur le versant nord du Lozère, mais la montée est sèche. Heureusement en forêt, elle vous permettra de vous protéger de la chaleur !

Une halte au chalet du Mont-Lozère s’impose. Il y a tout pour vous permettre de vous restaurer, abreuver, renseigner. Et surtout des gens très sympas, prêts à vous aider, vous proposer un petit-déjeuner, un casse-croûte, de recharger vos batteries… Pour nous, ce fût au « Refuge » ! Depuis le chalet du Bleymard, délaissez le GR70 (qui monte au sommet de Finiels), pour suivre le GR7 en direction du COL de Finiels ! (Libre à vous de monter jusqu’au sommet, vous pourrez rattraper votre chemin ensuite, les vues sont splendides mais cela rallonge le parcours !).

Sur ce joli plateau, vous franchirez le col de Finiels puis suivrez la voie romaine, également draille du Languedoc, une voie ancestrale empruntée à l’antiquité mais aussi par les troupeaux d’estive plus tard ! Descendez toujours par le GR7 (attention, une fois quittée la voie romaine, vous traversez une forêt puis un champ. Ce n’est pas toujours simple de suivre le balisage).

Vous dépassez le petit hameau de Salarials, superbe avec son potager et ses belles maisons en pierre. Puis vous arrivez au moulin et au hameau de l’Hôpital, départ de nombreux sentiers de petites randonnées. Poursuivez sur le GR7 à travers les magnifiques landes du Mont Lozère jusqu’au Pont du Tarn, très bel édifice au-dessus de la rivière.

C’est ici que l’on vous propose votre seconde nuit de bivouac, à l’abri du vent, sur de la belle pelouse, avec de l’eau à volonté ! Un petit paradis sur terre !

Jour 3 : jusqu'à Villefort

Au Pont du Tarn, plusieurs GR se rejoignent. Au petit matin, les yeux encore un peu embrumés, ne vous trompez pas ! Délaissez le GR7 pour le GR72, en longeant le ruisseau sur votre gauche. Vous remontez jusqu’au hameau de Bellecoste, retrouvez une large piste (après avoir traversé la rivière). Suivez cette piste jusqu’au Mas de la Barque.

Un ensemble de bâtiments rénovés (ou construits de toute pièce récemment) abritent des gîtes, un restaurant, un point d’information. Vous pourrez prendre un peu d’eau potable, votre petit déjeuner. Évitez les samedis des vacances, jour des arrivées. Le personnel n’a que très très peu de temps à vous consacrer, et à l’accueil du point d’information des Cévennes cela se ressent, même sur la manière de vous parler/répondre…

Dépassez le Mas de la Barque par le GR72, traversez une forêt, croisez la route en la longeant quelques temps, retraversez une forêt (très belle), croisez encore une fois la route. À partir de là, et toujours sur le GR72, descendez jusqu’au col de Rabussat sur une belle piste et à travers les arbres.

Au col, vous retrouvez le GR68. Continuez tout droit, en direction de Villefort, en suivant le balisage du GR (72 ET 68). Attention, les genêts envahissent parfois le terrain cachant en grande partie le chemin. Faites-vous confiance !

Vous allez marcher sur une jolie crête, les Cévennes sur votre droite, le Lozère sur votre gauche, le lac de Villefort en face avec la Garde-Guérin qui domine ! L’effet waouh est garanti ! Poursuivez sur le GR, une première grande descente suivie d’une autre descente importante vous fera perdre environ 800 mètres d’altitude en quelques kilomètres ! (Attention, dans l’autre sens, la montée est dure !)

Vous atteignez Villefort, puis sa gare (un raccourci est indiqué un peu plus haut pour éviter le passage du village). N’oubliez pas que le Cévenol passe dans l’après-midi. Soyez assurés d’être dans la gare vers 15h pour ne pas le louper ! Sinon, vous aurez encore un TER qui pourra vous ramener, mais l’expérience est un peu « différente ».

[EDIT 2020 : désormais le Cévenol n’est plus. Il a été remplacé en intégralité par des rames TER]















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